Une personne directement au fait de la position italienne, à qui l’anonymat a été accordé car elle n’est pas autorisée à s’exprimer officiellement, souligne que, malgré les apparences, Rome et Paris ne sont pas exactement sur la même longueur d’onde.
Alors que Paris s’oppose toujours radicalement à l’accord, l’Italie est prête à le soutenir si elle obtient des concessions, telles que des contrôles sanitaires plus stricts sur les produits importés, ainsi que de l’argent pour les agriculteurs afin d’atténuer les effets de la concurrence sud-américaine. C’est un point que le ministre de l’Agriculture de Meloni, Francesco Lollobrigida, a souligné à Bruxelles la semaine dernière.
Enjeux nationaux
La position de la Première ministre sur le traité avec le Mercosur est davantage liée à la politique italienne.
Le puissant lobby agricole Coldiretti, proche du gouvernement et de Lollobrigida, s’oppose fermement à l’accord. A l’inverse, la Confindustria, le Medef italien, le soutient.
Le gouvernement aussi est divisé sur ce dossier. Le ministre des Affaires étrangères, qui détient également le portefeuille du Commerce, est Antonio Tajani, du parti de centre droit Forza Italia. Lui est en faveur du deal, tandis que Matteo Salvini, de la Ligue, est contre.
Meloni et ses prédécesseurs au Palais-Chigi n’ont pas dit grand-chose sur l’accord, qui n’a pas attiré l’attention du grand public. Et ils préfèrent que cette situation demeure.